Ô Toulouse

Je suis à Toulouse depuis quelques jours. Je n'y étais pas revenue depuis plus d'un an. L'effervescence de la ville rose, les préparatifs de la sortie d'une édition avec Cassandre Cecchella (oui, l'artiste dont nous avons parlée récemment), les retrouvailles émouvantes avec nos amies et amis, la seconde rencontre avec les tapisseries de la Dame à la licorne actuellement exposées au Musée des Abattoirs ne laissent pas de place à l'écriture.

Je rédige ces quelques lignes introductives installée dans un merveilleux appartement niché aux pieds de l'église des Jacobins. C'est un écrin de calme que de chers amis nous ont invités à occuper durant notre séjour.

Aimer l'art puis s'ennuyer commence à Toulouse, dans un musée et si ce dernier n'est pas les Abattoirs, il s'en est librement inspiré.Voici donc un extrait du tout début du roman qui introduit le personnage de Marcus et qui se déroule à Toulouse.

... Il avait manqué la conférence de presse à laquelle il avait pourtant réussi à se faire inviter et n’avait pas l’intention d’être invisible à la soirée d’ouverture. Alors, pas question à présent de se charger d’une quelconque besogne associative. Il avait préparé avec précision sa rencontre avec l’homme et ne doutait pas un seul instant qu’elle serait fructueuse. Il maîtrisait parfaitement (du moins le croyait-il) son pouvoir de séduction. Dix-neuf heures trente. Les visiteurs commençaient à s’assembler en grappes devant les grilles du musée. L’air était exceptionnellement glacial en ce milieu de mars et l’on pouvait deviner en regardant les innombrables fumées de vapeur d’eau s’effilochant des bouches des uns et des autres que les conversations étaient animées. Il repéra l’attachée de presse qui aspirait nerveusement sa cigarette électronique en écoutant distraitement une bavarde. Marcus s’avança en sa direction le sourire aux lèvres tout en distribuant quelques bises aveugles et signes de la main convenus aux personnes qu’il lui semblait utile de saluer. Il fut un peu déçu par l’accueil poli, mais détaché qu’elle lui réserva...