LA CHRONIQUE DE SYLVIE

 

Ce soir je n'écris pas. Je publie une chronique de mon roman, mais par n'importe quelle chronique. C'est celle de Sylvie Corroler.

Sylvie Corroler est la directrice de la Fondation Écureuil pour l'art contemporain à Toulouse, passionnée par les artistes, passionnée par le public, habitée par sa mission, lectrice boulimique et exigeante. Sylvie Corroler est mon amie et c'est là en fait que c'est devenu, comment dire, un peu stressant pour toutes les deux.

Je suis tellement touchée par ses mots et son attention de lectrice.

Merci.



Je ne sais pas pourquoi, mais commencer la lecture d’Aimer l’art puis s’ennuyer, m’agace !

Il faut dire que je connais l’auteur, que je vis à Toulouse et que je travaille dans le milieu de l’art contemporain, comme on dit. Pour le dépaysement, si tant est que c’est ce que je cherche dans la lecture d’un polar, je repasserai !

Bon, je m’accroche. Et alors, autant l’avouer tout de suite, je suis assez vite « cueillie ».

Il y a les écrivains qui sculptent le texte et pour qui les mots sont un matériau.
Il y a ceux qui ont le talent de faire prendre corps et réalité aux personnages. Brigit Bosch est de ceux-là. Jouant avec le genre polar et romance et en grande complicité avec son lecteur, elle nous invite à un tour du monde, sérieusement arrosé de whisky.

Bien sûr, il y a les deux personnages principaux, Estelle Rambrant (quel nom !) et Cillian. Ils font couple, ils sont beaux, ils s’aiment, on les aime, on a peur pour eux.

Je me suis terriblement attachée aussi aux personnages secondaires : Marcus Garbot joue un double jeu. Il est un peu nous, lecteur, qui avançons dans les deux camps, qui allons de l’un à l’autre, au gré des pages. Nous espérons pour lui – pour nous – une fin heureuse.

Mais mon préféré, c’est Buarque. J’aime sa maison, sa collection, son élégance, sa solitude. A un moment, je ne sais pas pourquoi, j’ai peur pour lui. Il vit dans une maison en bois, seul loin de tout… mon imagination s’emballe. C’est là, la complicité d’un écrivain et de son lecteur : il – elle, en l’occurrence - propose par l’agilité de ses mots et on décide de croire à la fiction, à l’histoire, de partir à l’aventure, le temps de la lecture.

Je me rends compte que je me sens bien, dans ce livre. Il faut dire que j’ai des accointances. Je ne connais pas spécialement bien l’Irlande, mais le bout de côte française, juste en face, si, et j’aime beaucoup le whisky. Et comme Estelle R., certaines choses de l’art contemporain me parlent.

 Il faut peut-être être, comme on dit, « du monde de l’art contemporain » pour juger de l’audace de penser et écrire la destruction d’une œuvre mythique de Damien Hirst, d’une œuvre emblématique de Laura Owens… Ce dont je suis sûre, c’est la jubilation de l’auteure à s’autoriser cela. C’est bien pour cela que l’art est l’art : s’autoriser… à créer, à écrire, à lire.

 Alors maintenant, voilà, j’attends le deuxième tome avec une certaine impatience. Je veux retrouver « mes » amis et partir vers d’autres aventures.





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