Burning boy


Je me suis prêtée récemment au petit exercice de la chronique, disons plutôt d'un commentaire sur une de mes dernières lectures. Moi qui dévore essentiellement des romans, c'est une biographie que j'ai choisie, la biographie de Stephen Crane par Paul Auster qui m'a totalement emportée et portée.

La courte vie et l’œuvre originale du « bad boy » de la littérature américaine de la fin du XIX ème siècle comme le surnomme Russel Banks, sont aussi brûlantes que fragiles.

Voici la chronique qui a été publiée sur Instagram suivie d'un court extrait d'une de celle de Crane, parlant de l'Irlande en 1897.


C'est la première fois que je poste un commentaire sur une de mes lectures. Burning Boy m'a accompagnée durant un mois et je dois bien avouer que ma passion pour Paul Auster et la littérature américaine a été comblée.

Le romancier écrit là une biographie fleuve de l'écrivain Stephen Crane dont la courte vie, il meurt d'une tuberculose à vingt huit ans en 1900, ne l'a pas empêché d'écrire romans, poèmes et articles considérés aujourd'hui comme fondateurs de la littérature moderne américaine.


Je ne connaissais pas Crane avant de lire les neuf cent cinquante pages vibrantes que lui consacre Auster. Car il s'agit bien d'un hommage, on ne peut plus savant et documenté, mais qui à l'aune de son immense carrière, porte son admiration à ce jeune écrivain météorite qui en quelques sept années d'une vie de casse-cou, solitaire, impulsif, sans le sou, fut journaliste, correspondant de guerre, romancier, poète...
Une écriture radicale, originale, précise et immersive qui donnait une toute nouvelle vision du monde.

Le livre est une plongée fantastique dans l'Amérique de la fin du XIX ème siècle, la vie à New York, la difficulté pour les auteurs de publier, les questions sociales, raciales, la politique. On y rencontre H.G Wells, Joseph Conrad et Henry James qui furent des amis fidèles de Crane.
La biographie est écrite comme un superbe roman mais n'est pas romancée. Il y énormément d'extraits des textes de Crane, des correspondances, des témoignages, des analyses.

Et lorsque le burning boy nous quitte quelques mois avant ses vingt neuf ans, on ne peut s'empêcher comme Auster de se demander comment cet écrivain incandescent aurait écrit le XX ème siècle débutant.
Je crois que je vais lire le Bateau ouvert et l'Hôtel bleu pour commencer et puis j'ai envie de relire Lord Jim de Joseph Conrad.


Extrait

...Depuis le quai jusqu'à la gare, et de là jusqu'à un hôtel de Queestown la route du voyageur était bordée d'hommes dont l'éducation dépassait les simples formules de politesse ; des cochers, des porteurs et des gardes qui pouvaient apparemment se tenir au-dessus de la loi et comprendre une plaisanterie, un poème ou même percevoir une singularité. La différence avec l'Angleterre ne se voyait pas dans les configurations ni dans la couleur du gazon. Elle se voyait dans la lueur du regard des hommes...

 

 

ENGLISH 

Burning boy

I recently lent myself to the small exercise of the chronicle, let's say rather a comment on one of my last readings.
I mainly read novels, it is a biography that I chose, the biography of Stephen Crane by Paul Auster which totally swept me away. The short life and the original work of the “bad boy” of late 19th century American literature, as Russel Banks calls him, are as burning as they are fragile. 

Here is the column that was posted on Instagram followed by a short excerpt from one of Crane's, talking about Ireland in 1897.
This is the first time that I post a comment on one of my readings. Burning Boy accompanied me for a month and I must admit that my passion for Paul Auster and American literature was fulfilled. The novelist writes there a river biography of the writer Stephen Crane whose short life _ he died of tuberculosis at the age of twenty-eight in 1900_ did not prevent him from writing novels, poems and articles considered today as founders of modern American literature.
I didn't know Crane until I read the vibrant nine hundred and fifty pages Auster devotes to him. Because it is indeed a tribute, one could not be more scholarly and documented, but which in the light of his immense career, brings his admiration to this young meteorite writer who in a few seven years of a life of daredevil, solitary, impulsive, penniless, was a journalist, war correspondent, novelist, poet... A radical, original, precise and immersive writing that gave a whole new vision of the world. 

The book is a fantastic dive into America at the end of the 19th century, life in New York, the difficulty for authors to publish, social and racial issues, politics. We meet H.G Wells, Joseph Conrad and Henry James who were faithful friends of Crane.
The biography is written like a superb novel but is not fictionalized. There are a lot of excerpts from Crane's texts, correspondence, testimonies, analyses.
And when the burning boy left us a few months before his twenty-nineth birthday, we couldn't help wondering,
like Auster, how this incandescent writer would have written the beginning of the 20th century. 

I think I'm going to read Open Boat and Blue Hotel to start with and then I want to re-read Joseph Conrad's Lord Jim.

Excerpt
From the platform to the station, and thence to a hotel in Queestown, the traveller's road was lined with men whose education went beyond mere expressions of politeness; coachmen, porters, and guards who could apparently stand above the law and understand a joke, a poem, or even perceive a peculiarity. The difference with England was not seen in the configurations or in the color of the grass. She saw herself in the gleam of men's eyes...

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